Le terme de surdouance fait référence à un don quasi mystique qui touche d’une manière totalement providentielle certains élus. Ce don à l’allure Icarienne, caractérise des individus qui souffrent de trop penser, et qui ne peuvent paradoxalement pas s’exposer au vide de la pensée de par leur besoin de dévorer le monde et les savoirs qu’il détient. Ainsi, il sont susceptibles de se consumer par ce besoin de savoir qui les animent en les élevant… Le sentiment de vivre en décalage, de ne pas êtres compris et même de « s’embêter » dans leur scolarisation/travail, sont des signes qui correspondent à ces atypies de la pensée. Parler de haut potentiel fait souvent référence à des individus « supérieurs » intellectuellement parlant, cependant, il ne faut pas oublier que l’intelligence n’est pas réservée au domaine cognitif et que nous pouvons retrouver 7 intelligences : linguistique, logico-mathématique, spatiale, musicale, kinesthésique, interpersonnelle, intrapersonnelle. Parler de supériorité intellectuelle serait alors faux, cependant, nous pouvons parler d’intelligence différemment structurée qualitativement parlant.
Mais qui sont les HPI/HPE? Appelés surdoués, zèbres, Hauts-Potentiels Intellectuels/Emotionnels, il faut bien se mettre en tête que le fonctionnement HPI/HPE n’est pas pathognomique, il possède des caractéristiques particulières qui définissent des traits communs retrouvés chez ces individus singuliers. Cependant, malgré la distinction de deux types (Complexes/Laminaires), il y a autant de profils HPI/HPE qu’il y a de HPI/HPE.
Les caractéristiques communes retrouvées chez les HPI/HPE sont nombreuses, et concernent notamment quatre catégories : qui sont des spécificités dans le développement (des acquisitions précoces telles que l’hyperlexie, l’acquisition du langage oral et écrit rapide, en avance sur la moyenne des jeunes de leur âge), des troubles du comportement inhérents aux difficultés d’adaptations rencontrées entre l’individu les environnements dans lesquels il évolue, des troubles de la régulation des émotions du fait d’une sensibilité exacerbée mais aussi une spécificité du traitement des informations avec notamment une pensée en arborescence.
Concernant les deux profils qui sont relatés, le profil « Complexe » est souvent associé à une pensée qui consume l’individu, utilisant ses ressources cognitives, tel l’intellectualisation, pour mettre à distance cette sensibilité émotionnelle qui peut s’insinuer à chaque instant : sensibilité à l’injustice, trop grande empathie, difficulté à gérer les remarques, manque de confiance en eux… Les individus présentant un profil complexe ont un rapport au savoir particulier, il aiment dévorer le monde qui les entoure en apprenant autant qu’ils peuvent, associé à un besoin de comprendre ainsi que de maîtrise. Les dysharmonies du profil cognitif, associé à d’autre domaines de l’intelligence hypertrophié (intelligence émotionnelle ou créative par exemple), rendent difficiles l’adaptation à la vie quotidienne.
Le profil « Laminaire » est connu pour être plus facilement adaptable au changement. Ils sont curieux, créatifs et analytiques. Les dysharmonies sur les domaines de l’intelligence sont moins impactantes, et leur différence est moins douloureuse à porter que chez le style complexe.
Une prise en charge thérapeutique avec un professionnel formé est une nécessité afin de répondre à des questionnements qui restent sans réponses et peuvent tourner en rond telles des ruminations anxieuses ininterrompues. Le dépistage et la proposition de projets thérapeutiques est un défi qui peut être relevé à travers un bilan psychologique (passation de tests cognitifs et affectifs) qui permettra d’évaluer un fonctionnement psychique qui sera mis en relief avec les modalités de la passation (anxiété de performance, confiance dans le thérapeute, performance lors du test, pensées parasites venant impacter la performance etc).

Un peu de bibliographie pour pousser plus loin l’intérêt sur cette thématique…
Caroff, X. (2004). L’identification des enfants à haut potentiel : Quelles perspectives pour l’approche psychométrique ? Psychologie Française, 49(3), 233‑251. https://doi.org/10.1016/S0033-2984(04)00046-9
Courtinat-Camps, A., de Léonardis, M., & Prêteur, Y. (2011). Formes du rapport au savoir chez des collégien(ne)s à haut potentiel intellectuel. Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence, 59(6), 336‑341. https://doi.org/10.1016/j.neurenf.2010.11.003
Gaspard, J.-L., Courtinat-Camps, A., & Crabié, J.-P. (2010). Haut potentiel : Position subjective et rapport au savoir. Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence, 58(5), 327‑332. https://doi.org/10.1016/j.neurenf.2010.01.005
Mouchiroud, C. (2004). Haut potentiel intellectuel et développement social. Psychologie Française, 49(3), 293‑304. https://doi.org/10.1016/S0033-2984(04)00045-7
Tordjman, S., & Kermarrec, S. (2019). Mythes et réalités sur les enfants à haut potentiel intellectuel en difficulté : Les apports de la recherche. Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence, 67(3), 130‑139. https://doi.org/10.1016/j.neurenf.2019.02.003
Villatte, A., & de Léonardis, M. (2012). « Qui suis-je ? » Quelques spécificités du discours sur soi à l’adolescence chez les sujets à haut potentiel intellectuel. Neuropsychiatrie de l’Enfance et de l’Adolescence, 60(2), 101‑107. https://doi.org/10.1016/j.neurenf.2011.09.002
Les tribulations d’un petit Zèbre: Episodes de vie d’une famille à haut potentiel intellectuel. Alexandra Reynaud
Suivez le Zèbre, Découvrir et Apprendre à Vivre avec son Haut Potentiel. Mel Poinas
Comment une famille peut-elle s’organiser quand elle a un enfant HPE et peu de moyens financiers ? Peut-elle solliciter des aides ? Auprès de quels organismes ?
Merci !
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Bonjour, je vous invite à me contacter par mail de contact ou téléphone sur ma fiche doctolib pour en parler. Il existe des centres de consultations pour les enfants/adolescents, mais aussi des associations spécialisées, ou encore des écoles avec des classes adaptées. Cordialement. J.Cuadrado
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